Sennelier, marque reconnue dans le domaine des beaux-arts, notamment pour son aquarelle extra-fine à base de miel et ses pastels à l’écu a également une gamme de gouaches extra-fines. Cette gouache à base de poudre de coquilles d’œufs garantit un magnifique aspect mat. Pour découvrir ses propriétés plus en détail, Yves-Marie Salanson, le directeur artistique de la maison Sennelier, vous propose de réaliser un petit rouge gorge en n’utilisant qu’une sélection très restreinte de six couleurs de gouache. Suivons-le dans l’explication de ce pas à pas.
La selection de gouaches Sennelier
Je vais utiliser les couleurs de gouache extra-fine Sennelier suivantes :
- le rouge Sennelier 636
- le blanc de Chine 112
- le vert de vessie 819
- le jaune primaire 574
- le bleu d’Indanthrène 395
- le noir de mars 759
Pour l’application, j’utiliserais les pinceaux de la gamme Precision, dont deux pinceaux plats 8534 de tailles 12 et 6 et un pinceau rond pointu 8504 de taille 5 de la marque Raphaël sur du papier aquarelle Académie :
Réalisation d’un oiseau à la gouache
Etape 1 : l’esquisse
Nous allons réaliser ce joli petit oiseau à partir d’une photo trouvée sur le site de partage de photographies Pixabay. Cette photo qui nous servira d’image de référence est signée TheOtherKev.
Dans un premier temps, je réalise une petite esquisse rapide du volatile. Sa forme ronde est amusante, ce petit rouge-gorge est un animal très attendrissant. Ici, j’utilise un crayon pastel sépia, mais j’aurais pu utiliser un crayon graphite ou une mine de plomb.
Etape 2 : Les grandes masses de couleurs
La gouache associe les bénéfices de l’huile et les bénéfices de l’acrylique dans une seule technique. Cette étape nous montre les bénéfices qu’elle partage avec l’huile : la possibilité de travailler dans le frais en humidifiant le liant. On peut fondre les couleurs entre elles directement sur le support. C’est ce que je vais faire en appliquant les grandes masses de couleurs sur le corps de l’oiseau et sur le fond vert qui l’entoure. J’utilise le plus gros pinceau et commence par les couleurs les plus claires, c’est-à-dire par un mélange de bleu et de blanc.
Je continue mon « coloriage » sommaire de la même façon pour les ailes avec un mélange brun créé avec du bleu, du rouge et du vert, puis pour le buste avec un mélange de jaune et de rouge éclairci au blanc.
Enfin, je peins le fond vert qui est autour de l’oiseau avec une variation de mélange de vert, de bleu et de blanc, afin de créer ces variations de teintes qui suggèrent la végétation floue à l’arrière-plan.
C’est la fin de cette première étape d’apport des masses de couleurs, sans réel souci du détail. Une étape que l’on retrouve aussi dans le processus de la peinture à l’huile.
Etape 3 : L’apport de nuances
Comme pour la peinture à l’huile, j’utilise maintenant un pinceau plat plus petit pour éclaircir ou foncer les aplats précédemment appliqués. Même si ces fonds sont désormais secs, la gouache a l’avantage de pouvoir être réactivée avec de l’eau. Je peux donc par exemple apporter du pigment blanc avec un pinceau humide que je vais frotter sur mon support pour éclaircir la couche inférieure. Encore une fois, la démarche est très similaire à celle de la peinture à l’huile. C’est de cette manière que j’éclaircie certaines zones et en assombris d’autres.
Etape 4 : les détails
J’utilise maintenant le pinceau rond et pointu. Il va me permettre de faire quelques détails très fins, comme les plumes fines et duveteuses à la surface du plumage. Ici, c’est le pouvoir couvrant de la gouache qui va m’intéresser. Cette capacité à recouvrir de façon franche et nette la couche inférieure. Je peux déposer des lignes nettes de couleurs, sans qu’elles ne se mélangent avec la couche inférieure. C’est un bénéfice de la technique que cette fois-ci la gouache partage avec l’acrylique.
Conclusion
La gouache est une technique formidable, car elle associe les bénéfices de l’huile qui sont l’équivalence au travail dans le frais avec la possibilité de réactiver les couches inférieures avec les bénéfices de l’acrylique qui sont le temps de séchage rapide et la superposition de couleurs. L’extrême matité et la profondeur des couleurs de la gouache extra-fine Sennelier créent un rendu velouté qui sublime les couleurs. C’est définitivement une technique qu’il faut absolument essayer.
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