Acrylique, huile ou aquarelle pour débuter ? Les recommandations de Lou-Anne Crenn AKA Puckvj
Ces trois techniques sont très différentes et je vais tenter de vous orienter vers celle qui correspondra le mieux à vos besoins.
A titre personnel, j’ai commencé à peindre avec de l’acrylique de la marque Amsterdam (24834).
En effet, la matière est bien plus simple d’utilisation et son coût est beaucoup moins élevé. La peinture se dilue à l’eau et l’on peut obtenir des couleurs vives. Il existe des acryliques couvrantes et d’autres moins, à l’usage et selon le tableau, vous saurez lequel de ces deux types d’acrylique vous convient le mieux.
L’huile est plus chère, la technique est plus difficile à acquérir et cela demande beaucoup d’entretien, surtout pour le nettoyage des pinceaux.
Investir dans de l’huile, c’est aussi compter le prix des médiums à peindre : huile le lin (20527), huile accélérateur de séchage (30736), solvants pour le nettoyage des pinceaux (3410)…
L’huile sèche très doucement, entre 6 et 8h en moyenne mais cela peut varier et mener à plusieurs jours. Il est parfois intéressant de travailler avec un temps de sèche plus long, surtout si le peintre veut revenir sur son travail, une possibilité que l’acrylique et l’aquarelle n’offrent pas.
En terme de rendu évidemment, je préfère l’huile: on peut obtenir des couleurs ternes comme saturées, ces variations permettent à la peinture de la rendre plus réaliste.
Je conseille des marques telles que Le Franc Bourgeois (46446) ou Rembrandt (29970)
L’aquarelle est quant à elle la seule peinture « de poche », transportable facilement lors d’un déplacement ou en voyage (60012).
Ce type de peinture ne s’applique pas sur une toile, mais sur un papier dont le grammage est relativement épais. Les pigments de la peinture aquarelle doivent être fortement dilués avec de l’eau, c’est pourquoi les rendus vifs et contrastés ne sont pas vraiment les bienvenus en aquarelle. La peinture peut être achetée en tubes ou en godets, il n’y a pas de packaging meilleur que l’autre, cela dépend surtout de votre utilisation et de votre rangement, attention cependant aux tailles des godets lorsque vous voulez les recharger, il existe la taille pleine et la taille 1/2.
Pour ma part, j’utilise la marque Windsor et Newton en godets (20550898) ainsi que Sennelier (38717).
Quels pinceaux utiliser?
Je conseille d’acheter des pinceaux de marque (Raphaël, de Vinci…) car ils durent plus longtemps et leurs poils sont de meilleurs qualité. Il n’y a rien de plus énervant qu’un pinceau qui perd ses poils ou qui laisse des traces dans la peinture. En revanche, ne jetez surtout pas vos pinceaux usés, cela peut servir pour certaines représentations comme des feuillages ou de l’écume de la mer.
Pour la peinture à l’huile, on travaille principalement avec des brosses de différents gabarits (ex : 71920).
L’acrylique se travaille davantage avec des pinceaux à poils souples et doux, plats et ronds (ex : 72833 ou 22394)
Se munir d’une brosse longue qui aura pour but d’estomper les aplats de couleur est également intéressant (22446).
Concernant l’aquarelle, je déconseille les pinceaux réservoir aux débutants, d’une part car les poils sont synthétiques mais d’autre part car il est difficile de doser l’eau qui en sort. En revanche ce pinceau est très pratique pour des croquis rapides en extérieur, pour le garder dans une trousse ou encore pour partir en voyage.
Les marques de pinceaux aquarelle à privilégier sont petit-gris, DaVinci, Raphaël, Léonard (70969, 63277).
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Ces recommandations sont loin d’être précises.
À qualité égale, l’acrylique n’est pas moins chère que l’huile, ou alors très peu. Les médiums utilisés en acrylique sont nombreux et relativement chers. À l’huile, on peut se contenter d’huile de lin, de térébenthine et éventuellement d’un siccatif pour les impatients.
L’huile n’est pas adaptée pour un petit atelier temporaire installé dans le salon: temps de séchage assez longs, odeurs d’huile et vapeurs d’essence, … L’entretien des pinceaux est assurément un point important à prendre en compte.
Les couleurs à l’huile sont brillantes et saturées, on peut également les rendre transparentes et lumineuse.
L’acrylique présente l’avantage de pouvoir être utilisée sur des supports moins onéreux (papier, cartons, …) sans préparation spéciale. Mais elle nécessite la pose d’un vernis soigné. Les pinceaux ne doivent pas sécher sans être lavés sous peine d’être irrécupérables. Les couleurs sont en général plus ternes qu’à l’huile, souvent mates sans l’adjonction d’un médium de brillance ou un vernis. L’acrylique sèche vite, surtout s’il fait chaud. C’est à la fois un avantage et un inconvénient.
Une autre option, non évoquée ici, la gouache. Elle se travaille à l’eau et ne devient pas insoluble en séchant ce qui ne favorise pas un travail par recouvrement. Cependant, elle peut se travailler en pâte, comme l’huile ou l’acrylique, ou très diluée pour un rendu plus proche de l’aquarelle dont elle n’atteindra jamais la transparence et la luminosité. La gouache n’est pas vraiment utilisable sur autre chose que du papier u du carton.
L’aquarelle est de très loin la peinture la plus chère au kilo et probablement l’une des techniques les pus difficiles pour un débutant: très peu de possibilité de reprise, il faut maîtriser le papier et l’eau. En revanche, les couleurs aquarelles sont vives et lumineuses. Pour un rendu optimal, l’aquarelle se travaille essentiellement sur papier de fort grammage et très peu encollé; les papiers aquarelle sont assez chers.
Dans tous les cas, le résultat va dépendre de la qualité de vos peintures qui peuvent contenir plus ou moins de pigments. Dans l’ordre: étude, fine, extra-fine. Evidemment, plus il y a de pigment, plus la peinture est chère.
Pour débuter, je déconseille les qualités étude et extra-fine. La qualité étude, bon marché, n’est pas adaptée pour obtenir de bons rendus finaux: elle sert aux esquisses et travaux préparatoire. L’extra-fine est chère, quand on débute sans maîtriser la technique, c’est une perte d’argent colossale. Pour obtenir des résultats satisfaisant dès le début, la qualité fine est le meilleur rapport qualité/prix/satisfaction.
Je conseille donc de commencer par la gouache, très polyvalente et abordable. Selon que vous la travaillerez en pâte ou diluée, vous pourrez vous orienter vers l’acrylique ou l’aquarelle. Si l’acrylique ne vous plait pas, il faudra tenter l’huile.
Mais ne vous enfermez pas dans les 4 techniques présentées, il y en a beaucoup d’autres, moins connues, moins pratique (souvent parce que les peintures doivent se préparer avant utilisation et ne se conservent pas longtemps), mais tout aussi intéressantes: la peinture à l’œuf (jaune), la peinture à l’albumine (blanc d’œuf), la peinture à la colle (de peau, vinylique), la peinture alkyde, les émulsion maigres, les émulsions grasses, etc, etc.
“les rendus vifs et contrastés ne sont pas vraiment les bienvenus en aquarelle”, vraiment? allez donc admirer les aquarelles réalisées par des professionnels dans diverses biennales et vous constaterez que c’est inexact.
Cette réputation vient surtout de la peinture d’amateurs qui “n’osaient pas” les sombres. l”aquarelle moderne est tout sauf mièvre. En revanche il est sans doute plus difficile pour un débutant d’aboutir à un résultat flatteur, mais les tutos, stages et cours sont là pour y remédier.