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Hommage à Eban

Hommage à Eban

 

L’artiste Eban nous a malheureusement quitté le 6 mai, dans le contexte déjà particulier de cette année 2021.
Son talent et sa gentillesse nous manqueront beaucoup, et le Géant des Beaux-Arts tenait à lui rendre hommage dans ce magazine.

Eban est né à Banméthuôt en 1954 au Vietnam.
Par sa mère il est originaire d’un peuple minoritaire de l’ancienne Indochine: les Êdes, dont les racines indigènes remontent à plusieurs millénaires. La richesse de cet héritage culturel influence à la fois son oeuvre personnelle et ses principes d’enseignant, lui permettant de transmettre le meilleur des coutumes picturales asiatiques et des traditions artistiques occidentales. Son père est français. Il a fait ses études à Bordeaux, une école graphique en publicité, mais se dirige finalement vers la peinture où il crée son propre style.

Il a présenté de nombreuses expositions en solo et en groupe depuis 1974. Sélectionné plusieurs fois par jury pour le Salon d’aquarelle de Namur en Belgique, un événement artistique majeur en Europe. De plus, il a réalisé plusieurs livres comportant des textes qui montrent ses aquarelles, ce qui explique sa présence dans de nombreux salons et festivals du livre. Ses peintures étaient la rencontre de deux mondes : l’Asie millénaire et la vieille Europe. Par ailleurs le monde végétal, mais également minéral représentaient d’importants repères dans ses recherches picturales en aquarelle. L’acrylique à son tour lui ouvra de nouvelles perspectives: jeux de couleurs et de matières, choix plus étendu des formats où le geste est large et libre. Il aimait aussi peindre sur de grandes toiles. Chaque tableau se transformait en recherche vers une nouvelle expression.

CHEMIN PARCOURU
De ses voyages Eban rapportait des empreintes colorées qui suggèrent les rêves que les paysages qu’il a visités ont éveillé en lui. Il est ainsi retourné au Vietnam, son pays natal qu’il a quitté il y a si longtemps, pour y retrouver l’ambiance tropicale, ses lumières et ses pénombres, qui contrastent si fort avec les lumières boréales du Cap Nord puis de l’Alaska, où l’eau figée des glaciers immobilise le temps qui s’écoule des torrents et cascades des tropiques.

POÈME D’EBAN
Par Chemins
J’ai parcouru d’est en ouest
Naïf au point de croire
Dans l’illusion d’un enfant
Que la terre où je suis né
Est la même qu’ailleurs.
J’attendais en mon âme et mon corps,
J’attendais de ne plus être
Une pierre que l’on façonne, taille, modèle
Une lente mutation, austère solitude
Aux spirales de vertiges, déchirure,
Incertain voyage de la vie.
L’enfant dans sa frêle existence
Hérissé de sombres pleurs intérieurs
L’enfant docile et silencieux
Dans la dérive des souvenirs
Des illusions tenaces
Forgées par la douleur
De ses rêves nocturnes
Par les flots tourmentés.
Des mots simples se dénouent
En couleur, j’exprime.

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