Il y a deux manières bien distinctes de capter la beauté des animaux en dessin : en faisant des croquis d’après nature et d’après photo.
Les prendre sur le vif permet d’analyser par exemple leur comportement et leur prestance, qui pourront ensuite être retranscrits sur le papier. Comment réussir alors ces croquis ? Quels sont les outils à utiliser pour vos esquisses plein air ? Voici quelques conseils pour réussir vos croquis.
Pour réaliser cet article je suis allée faire mes croquis au parc animalier Argonne Découverte.
Les croquis animaliers d’après nature
Pourquoi choisir des animaux « en vrai » ?
- Pour s’entraîner à dessiner rapidement, puisqu’on ne connaît pas le temps de pause de l’animal. On s’adapte à l’animal !
J’ai constaté une moyenne de 20 secondes à plusieurs minutes selon l’animal.
- Retenir l’essentiel de la pause en minimisant le nombre de traits
- Apprendre à regarder le modèle plus que la feuille : on peut observer et on peut interpréter les choses en dessin.
Mémo : plus vos yeux sont portés sur l’animal, plus vous l’observez. Plus vos yeux sont portés sur la feuille lorsque vous dessinez, plus vous interprétez
- Pour comprendre les volumes de l’animal plus facilement (et donc mieux les retranscrire sur la feuille)
- Comprendre le comportement de l’animal
En dessin, il ne s’agit pas seulement de faire des traits. Il faut également lui « donner vie », c’est à dire faire ressortir les traits de caractère de l’animal : son comportement, ses pauses, des traits de sa personnalité.
Cela est possible en l’observant. Aidez-vous des pancartes informatives des parcs animaliers s’il y en a.
Pour aller encore plus loin, les soigneurs du parc ont accepté de m’en dire plus sur les animaux que j’ai choisi de dessiner. Je les en remercie vivement.
Les outils
Conseils :
- Adaptez vos outils à votre sujet, vous gagnerez en rapidité et en efficacité !
- Soyez réactif. Préparez donc vos outils et supports à l’avance, pour ne pas avoir à les chercher au moment venu (et passer à côté du plus important).
Quels outils choisir ?
Choisissez vos outils en fonction de ce que vous souhaitez étudier et représenter : les couleurs, les formes, les postures, les volumes, un détail, une texture, un pelage… Découvrez ci-dessous quelques indications.
Pour un travail sur les volumes, la masse :
- Favorisez un outil épais type craie grasse ou sèche, pinceau épais (déjà imbibé d’encre ou de peinture) …
- Un outil avec lequel vous pouvez créer de l’épaisseur facilement (en inclinant l’outil par exemple) : sanguine, crayon de couleurs, feutre large, feutre à mine pinceau …
Pour un travail au trait :
- Un outil fin de type stylo, feutres fins, crayon de couleurs, sanguine…
Je vous recommande d’éviter :- La plume ou technique s’y apparentant. Celle-ci demande d’être trempée dans l’encre régulièrement et vous fera perdre le rythme.
- D’utiliser des outils fin (stylo) pour représenter la masse en faisant des hachures. Vous risquez de perdre du temps à les faire au lieu de vous concentrer sur l’essentiel. Toutefois, si l’animal choisit est relativement immobile, vous pouvez essayer. A vous de tester.
Pour les textures :
- Pour accentuer vos textures je vous recommande un papier à grain Canson ou encore mixed media Canson (ou autre selon, vos préférences). Le support que vous choisissez est tout aussi important que vos outils. Il dépend également de ce que vous souhaitez exprimer.
Les dessins d’après photos
Le choix du temps : prendre le temps que l’on souhaite, s’arrêter, revenir sur le travail etc ou bien s’imposer un temps
- Pour faire des dessins détaillés si souhaité
- Pour dessiner des animaux que l’on ne peut pas faire d’après nature (parce que trop actif, ou peu visible etc…)
- Pour prendre le temps d’analyser et d’étudier les pauses, couleurs, pelage …
- Et puisque vous avez le temps, c’est à vous de faire votre propre malette et de choisir les outils que vous souhaitez utiliser.
Gardez à l’esprit :
- Qu’un croquis réalisé d’apès photo ne rend pas compte des volumes du sujet comme dans la réalité, puisque ceux-ci sont comme « écrasés » sur une feuille et donc en 2D.
- Ne comparez pas vos croquis réalisés d’après nature (en quelques minutes maximum) avec un autre réalisé d’après photo (si vous vous autorisez un temps beaucoup plus long) : le résultat de l’un et de l’autre est forcément différent, les objectifs n’étant pas les mêmes non plus, comme vu dans cet article. Si comparaison il doit y avoir, faites-le sur des temps comparables.
Le matériel dont j’ai eu besoin (je dirais même coup de cœur) :
- Planche à dessin en bois : très pratique, permet de dessiner librement sans penser à tenir son support
- Pinces à papier pour tenir mes feuilles et deux ou trois outils sur ma planche pour les garder sous la main
- Feuilles Bristol de Canson
- Coffret de rangement I Love Art dans lequel j’ai rangé mes outils fétiches et dont je me suis servie pour cet article : Marqueurs Graph’O, mines de sanguine et sépia, crayons de couleurs aquarellables Goldfaber Aqua Faber Castel, pinceau à réservoir d’eau
Par précaution : gardez une pochette plastique sous vos feuilles que vous pourriez vite remettre par-dessus en cas de pluie, pour les protéger.
Retrouvez tous les articles de l’artiste en cliquant ici !
Retrouvez l’artiste Cynthia Dormeyer :
et retrouvez le Géant des Beaux-Arts :
[…] croquis blanc d’après nature de loup arctique, au Parc Argonne […]
[…] faisant des croquis rapides et des dessins- études plus poussés. Retrouvez-les dans cet article « Comment réussir vos croquis animaliers». Ces dessins m’ont également servi à présenter un avant projet de la […]
Bonjour Claudia,
Merci de partager votre expérience. C’est vrai que dessiner un animal “en vrai” peut être frustrant si l’on cherche à peaufiner les détails, ou simplement à prendre un peu son temps. Même pour un chat bien endormi. Une patte qui bouge et hop c’est fini, c’est une autre pause. Donc les photos sont bien pour ça.
Le croquis rapide vous aidera surtout à comprendre l’animal dans son ensemble, et vous permettra d’avoir un dessin en “mouvement”. Il s’agit plus d’étudier les proportions, les pauses, mais aussi apprendre à plus regarder le modèle que la feuille et à synthétiser les traits.
Comme vous dites, le tout est d’y prendre du plaisir. Tenez-nous informé de la suite.
Cynthia
super article!
J’essaie de peindre ma chatte… uniquement quand elle dort!!!! Elle a la fâcheuse tendance à bailler aux corneilles et à se trouver d’un coup de passionnantes activités quand je souhaite la dessiner où simplement la prendre en photo!!!!
Donc je croque surtout sur photo, j’essaie d’alterner dessins un peu détaillés, avec les bonnes valeurs surtout, et croquis rapides, pour bien comprendre les rapports de proportion du corps de l’animal (je ne sais pas si c’est très clair! Avec un feutre, pas de gommage!
Le tout est d’y prendre plaisir!
Merci pour cet article!