l'Atelier Géant
Dessin Pastels
Test du pastel, de l’acrylique et de l’huile Sennelier par Laurent Anastay Ponsolle

Test du pastel, de l’acrylique et de l’huile Sennelier par Laurent Anastay Ponsolle

L’artiste Laurent Anastay-Ponsolle a testé le pastel à l’écu, la peinture acrylique et la peinture à l’huile Sennelier. Démonstration avec un portrait de femme : l’engloutie.

Note de l’artiste : Ce tableau, l’engloutie, est le premier d’une série que je souhaite réaliser sur les corps sous l’eau. C’est quelque chose qui m’a toujours attiré, la flottaison, la distorsion optique lorsqu’on regarde sous l’eau, cette sensation d’apaisement et de plénitude lorsqu’on se retrouve sous l’eau… voilà les thèmes que j’explorerai dans cette série.

Pour ce tableau, j’ai voulu réaliser une réflexion inversée : au lieu d’être hors de l’eau et de regarder son reflet dedans, le corps sera sous l’eau et observera son reflet… est-ce son reflet ? Son âme, sa pensée… ou ses émotions. Elle sera là, en attente, ne faisant plus qu’une avec cet autre imaginaire.

Etape 1 : apprêter la toile

Je commence tout d’abord par appliquer plusieurs couches de Gesso sur ma toile afin de la rendre plus lisse et surtout plus douce au contact.

Cela peut sembler complètement superflu, mais je pense que c’est important : ne serait-ce que pour la sensation quand on commence à travailler la toile. Le fusain marque sans se briser, le pastel “caresse” la toile sans s’effriter et la peinture glisse tout en offrant une bonne résistance.

L'engloutie : test du pastel, de l’acrylique et de l’huile Sennelier par Laurent Anastay Ponsolle

Etape 2 : dessiner le sujet au fusain et au pastel

Une fois la toile bien préparée, je commence à dessiner au fusain mon sujet. Puis, je passe au pastel à l’écu de la gamme Sennelier.

Ils sont à la fois tendres et très pigmentés. Personnellement, je ne les utilise pas pour faire un “vrai travail au pastel” mais pour “sentir” la toile. Marquer là où je veux aller. M’assurer les formes, les ombres.

Comme je travaille beaucoup en transparence, j’apprécie la gamme Sennelier pour sa forte pigmentation : un train léger suffit pour marquer définitivement ma toile. Pas besoin de repasser, de revenir, d’appuyer, au risque de casser le pastel.

J’utilise une gamme réduite de bleus et de verts (bleu saphir 620, violet de cobalt 361, bleu anglais 740) pour les couleurs froides et marron (vert bronze foncé 159, bistre 060) chair (Brun van Dyck 438, Gris Violacé 482, Brun Rouge 011) rouge (Rouge Helios 680) pour les couleurs chaudes.

Une fois ce travail terminé, je passe un coup de fixatif pour m’assurer que les pastels laisseront bien leur empreinte et ne se mélangeront pas directement avec la peinture.

L'engloutie : test du pastel, de l’acrylique et de l’huile Sennelier par Laurent Anastay Ponsolle

Etape 3 : appliquer la peinture acrylique

Je travaille ensuite en lavis à l’acrylique extra-fine. J’ai choisi ici encore la gamme d’acrylique Sennelier pour leur forte teneur en pigments. Pour comparer avec d’autres marques : même en lavis, donc fortement diluée, la peinture acrylique Sennelier garde un fort pouvoir couvrant, tout en respectant la couche que j’ai pu faire aux pastels.

Ici, j’ai utilisé les couleurs “Ocre de Chair”, “Rose de Chair”, et “bleu de Phalto (nuance rouge)” pour travailler la base de ma couleur pour la chair.

Etape 4 : finaliser les détails à la peinture à l’huile

Une fois bien sec, je passe enfin à l’huile, que je dilue fortement à la térébenthine pour garder la transparence et la légèreté de la peinture. Pour rester sur la gamme Sennelier, j’utilise la gamme d’huile extra-fine de cette même marque.

Si vous êtes habitués à d’autres marques, la peinture à l’huile Sennelier peut surprendre de prime abord car elle est moins onctueuse. Je l’apprécie cependant beaucoup car elle donne une bonne résistance, elle ne se “laisse pas aller”. La profondeur de ses couleurs est aussi surprenante, notamment pour une couleur qui reste mon coup de foudre, le “caput mortum”. C’est un violet/marron qui se nuance parfaitement avec du vert, du bleu, pour donner un ensemble de couleurs froides.

Ma palette est ici essentiellement composée de Jaune Nâples Rouge, Rouge Sennelier, Violet Outremer, Bleu Outremer, Turquoise Clair, Rose Chair, Ocre de Chair, Caput Mortum et Brun van Dyck. La liste est non exhaustive, et je complète avec d’autres gammes.

L'engloutie : test du pastel, de l’acrylique et de l’huile Sennelier par Laurent Anastay Ponsolle

Pour finir, je dirais que la gamme Sennelier est une grande marque de peinture, toutes techniques confondues. De belles couleurs, puissantes et de grande qualité. Ce n’est que mon avis personnel, mais je trouve qu’elle marque encore plus sa différence et sa supériorité sur l’acrylique que sur les autres techniques car les couleurs restent très puissantes malgré la dilution.

Merci au Géant des Beaux-Arts de m’avoir permis de tester cette gamme dans toute sa diversité !

Retrouvez Laurent Anastay-Ponsolle :

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