Banc d’Essai : la gouache Daniel Smith par Cindy Barillet

Vous souhaitez tester la gouache ? Notre partenaire Cindy Barillet teste pour vous les nouvelles teintes de la gouache Extra-fine de la marque Daniel Smith.

Introduction

Daniel Smith s’était lancé dans le domaine de la gouache avec un premier assortiment de 22 couleurs en 2022. Cette année, pour notre plus grand plaisir, la marque américaine agrandit sa collection en nous proposant 52 couleurs supplémentaires.

J’ai eu la chance de tester les nouveautés, et je suis absolument ravie de pouvoir partager mes conclusions ! Ce nouvel assortiment est composé de 41 couleurs classiques, de 3 couleurs Primatek et de 8 couleurs métallisées.

1. Les couleurs classiques

Nuancier des couleurs classiques des gouaches Daniel Smith.J’ai d’abord remarqué qu’une fois de plus, Daniel Smith avait noté la totalité de ses gouaches comme étant opaques. Et je dois dire qu’une fois de plus, je trouve ce choix exagéré, car il paraît évident à la mise en application que certaines sont beaucoup moins opaques que les autres : Les rouges, en l’occurrence, laissent toutes entrevoir la ligne de marqueur là où la peinture a été appliquée sans eau. Les jaunes ont la même caractéristique, et je recommanderais sans hésiter ceux du premier assortiment (les jaunes hansa) par rapport aux différentes nuances de jaune cadmium qui ont été ajoutées. Je trouve ces dernières moins opaques, et le fait qu’elles soient composées de plusieurs pigments ne joue pas en leur faveur pour des mélanges éclatants.

En outre, la présence dans l’assortiment d’oxydes de fer “écologiques” suggère que, comme pour le remplacement des cadmiums, Daniel Smith a souhaité proposer une majorité de gouaches non toxiques.

La famille des bleus s’est vue agrandie par de très beaux ajouts ! J’ai eu un énorme coup de coeur pour l’indanthrène, une couleur que j’utilise régulièrement à l’aquarelle et que je suis aux anges de pouvoir désormais utiliser à la gouache. Il est d’une profondeur et d’une opacité incroyables. Je l’ai utilisé sur papier blanc pour le tableau de la grenouille, et il est si opaque que celle-ci semble avoir été peinte sur papier coloré !

Moins opaque mais très profond aussi, le bleu phtalo turquoise est une superbe addition qui manquait vraiment à l’ancienne collection. Le bleu phtalo nuance verte est plus tenace (on le ressent en rinçant son pinceau), et je lui préfère la version turquoise pour une nuance verte plus prononcée.

Amatrice de verts, je me suis empressée de réaliser un nuancier de mélanges pour découvrir les possibilités d’une sélection de jaunes avec les bleus (majoritairement les nouveaux, mais aussi l’outremer qui était déjà présent, pour pouvoir comparer et parce que je n’imagine pas de palette sans lui).

J’en ai conclu plusieurs choses :

• Le jaune citron est trop transparent à mon goût.
• Le cobalt turquoise fait des verts printaniers superbes.
• Le phtalo turquoise donne un vert de vessie magnifique ajouté au jaune hansa moyen.
• L’indanthrène donne des verts foncés et désaturés, alors que le bleu de prusse (plus froid) donne des verts foncés plus vifs.
• Avec les couleurs contenant du blanc (lavande et king’s royal blue) les verts sont pastels.

Daniel Smith nous offre une version gouache de son fameux Vert de vessie si apprécié à l’aquarelle. Il est composé des mêmes pigments, mais j’ai noté qu’il était vraiment très foncé à utiliser tel quel. Du coup, je pense que je préfèrerai faire mes mélanges avec jaune hansa moyen et bleu phtalo turquoise.

On notera également la présence assez impressionnante de couleurs neutres, avec pas moins de 6 gris (en incluant Moonglow) et 3 noirs différents, dont le fameux noir d’ivoire que je préfère décidément au noir de fumée, car il est plus chaud que ce dernier.

2. Couleurs Primatek

J’ai eu une expérience incroyable avec les gouaches Primatek. La particularité de cette gamme est d’être faite à partir de minéraux broyés, et certaines aquarelles Primatek montrent une granulation très impressionnante. Voulant voir ce qu’il en était de leur version gouache, j’ai testé les trois couleurs de cet assortiment et j’ai été bluffée par les textures que j’ai obtenues.

Bon à savoir, la piémontite est une très belle couleur, mais c’était la moins granuleuse lors de mes essais, mais bloodstone et hématite m’ont permis de créer des effets de reliefs saisissants ! Je croise les doigts pour voir apparaître d’autres couleurs Primatek dans la collection de gouaches Daniel Smith dans les années à venir.

3. Couleurs métallisées

Ces couleurs feront l’objet de plus amples expériences dans les mois à venir. Mais les cartes m’ont donné une excellente impression. Et je dois préciser que j’ai déjà testé de la gouache “or” chez Schmincke dont j’ai été particulièrement déçue (elle est hétérogène, les paillettes ne forment pas une belle couche uniforme).

Chez Daniel Smith, la gouache forme une couverture homogène, très, très opaque. La ligne noire du marqueur a complètement disparu. Sur papier noir, je pense que cette gouache est fabuleuse et permettra des effets encore plus saisissants que l’aquarelle.

Conclusion

Il y a de véritables pépites dans ces nouveautés ! Et je dois dire que les Primatek ont donné un grand coup de fouet à mon inspiration, en m’orientant vers des sujets minéraux. Mais aussi, des couleurs que je ne rachèterai pas. Ce n’est que mon avis, mais je trouve que certaines n’apportent rien de particulier par rapport à leur précédent nuancier.

L’énorme avantage des gouaches de cette marque est sa fantastique capacité à faire des godets secs qui se réhydratent très bien au pinceau humide, mais il faut aussi souligner la profondeur et la richesse des ses couleurs. Pour plus de conseils sur comment peindre à la gouache, notre partenaire Cindy Barillet vous propose son blog spécifique à cette technique :  www.peindre-gouache.com !

La gouache Daniel Smith