Rencontre avec Nicolas Schneider aux Ateliers Ouverts de Strasbourg
Qui êtes-vous ?
Nicolas Schneider.
Racontez-nous votre pratique/votre Art
Mon travail depuis 1992 s’articule autour de l’eau. Elle est devenue la source et le médium principal de mon travail. A la fois en tant qu’inspiration à travers mes promenades le long des rivières, des torrents, des lacs, des fleuves… et en tant que médium au travers de l’aquarelle. Quotidiennement et depuis toujours je dessine, sur le « motif » ou en me projetant dans des voyages que les cours d’eau dessinent sur des cartes. A cette étape, mon atelier et mes outils sont encore nomades. Les gares, les aéroports, les aires de jeux, les cafés… sont autant de lieux d’attente où je travaille.
Incessamment, je remplis ces petits carnets de croquis noirs mais aussi des pages de mon Ipad et de mon Iphone. Ces dessins papiers ou numériques spontanés deviendront, après une seconde étape qui est celle du choix, la base de travail de mes œuvres de grand format. Ce moment de la sélection dans mes nombreux croquis est essentiel dans mon travail, il pose une question vitale : pourquoi, à ce moment-là, ce dessin est retenu ? Pourquoi celui-ci passe à la trappe ? Il y a du doute, une remise en cause permanente.
La troisième étape est celle de ma prise de distance avec le croquis choisi, par le biais d’une intervention numérique : après numérisation, je manipule le croquis à l’aide de la palette graphique. Je le brouille, le crypte, le métamorphose et le recadre. L’ajout/le retrait, l’apparition/la disparition de formes, la superposition des motifs géométriques qui viennent à la rencontre du dessin libre d’origine font naître des compositions hybrides. Elles deviennent la matrice de l’étape finale qui est le retour à l’aquarelle mais cette fois ci de grand format. J’agrandis alors cette matrice à l’aide d’un vidéo projecteur dirigé sur le papier. A cette étape, je retrouve enfin l’eau et le pigment et interviens directement sur la matière et sur l’oeuvre finale qui va naître par une dernière distanciation. Je ne souhaite rien cacher de ce long processus, depuis les carnets / tablettes numériques jusqu’aux œuvres et leurs mises en scène dans l’exposition. Ces étapes participent pleinement de l’élément essentiel à mon oeuvre, la transmutation.
Pourquoi êtes-vous artiste ?
Bonne question, c’est un peu difficile de répondre à une question si complexe. Je me demande si l’on demande à un boucher pourquoi il est boucher, il vous dira peut être que son père l’était, que les circonstances des diverses orientations scolaires l’on amené à faire un CAP de boucher, de toute façon il n’avait pas le choix, il ne faisant pas grand chose à l’école, n’avait peut être pas les dispositions à faire des études et de toute façon le seul lycée pro du coin c’était un lycée qui faisant des CAP de boucher !
Pour moi, je n’ai pas eu la vocation au départ, c’est venue au fil du temps, des rencontres et d’une sensibilité à l’art.
Avez-vous une technique favorite ?
L’aquarelle, c’est une technique simple, limite d’amateur et une technique nomade.
Si vous étiez quelqu’un d’autre, qui seriez-vous ?
Je ne sais pas, moi demain…. ou peut être bioman, il a de l’énergie non stop ! alors pour tenir le coup, c’est pas mal ! En plus, il est avant-coureur : il est bio !
Une œuvre que vous auriez aimé réaliser ?
On est toujours un peu influencé par les œuvres d’autres artistes, d’y voir des solutions que l’on cherche. Alors dire quelle oeuvre j’aurais aimé faire, c’est impossible à dire.
Pourquoi participez-vous aux Ateliers Ouverts ? Qu’attendez-vous de cet événement ?
Par habitude : j’ai eu, pendant 4 ans, un atelier au Bastion par la ville de Strasbourg. Le public qui ne peut pas voir toutes mes expos se déplace à ce moment. C’est un moment de rencontre et j’en profite pour inviter un ami, Emmanuel Poydenot, à montrer son travail. Nous faisons régulièrement des œuvres à quatre mains ensemble.
Et c’est une bonne occasion de ranger l’atelier !
Avez-vous un conseil à donner aux futurs artistes ?
Travail travail travail travail travail.
Retrouvez Nicolas Schneider sur www.nschneider.fr et zone-d-art.fr
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