C’est la rentrée, les jours raccourcissent, les gouttelettes de pluie s’écoulent avec régularité contre la baie vitrée et les plaisirs de l’été s’évanouissent peu à peu. Je reprends l’habitude de dessiner, mais en intérieur cette fois.

J’ai toutefois gardé mes habitudes de nomade avec un pinceau de voyage qui trouve également sa place à la maison. Il convient parfaitement pour les aquarelles ou carnets de voyages à l’extérieur que, vous le savez, j’affectionne pour mes déplacements. La pointe en fibre synthétique permet un lavis très rapide.

C’est le type de pinceau qui est très apprécié par les peintres Urban Sketchers, qui est une organisation d’artistes qui mettent en valeur les œuvres artistiques in situ. Mais pour l’heure je triche un peu car si j’ai utilisé quelques esquisses de ville que j’avais réalisé lors de mes déplacements, c’est confortablement installée à la maison, un mug de thé chaud près de moi, que je commence un nouveau projet, assez inhabituel par sa taille car, comme vous le savez j’affectionne les petits formats, particulièrement sous forme de carnets.

Cette fois-ci j’ai choisi le papier aquarelle Schoellershammer N°10 en grand format 30/40 pour une technique mixte collage et aquarelle. C’est un papier très épais, dont la matière au grain très fort fait penser à de la fibre de coton mais qui provient en fait de l’alfa, une plante herbacée d’Espagne. J’ai choisi le côté proche du grain torchon pour son aspect granuleux mais le verso est un peu plus lisse ce qui apportera une finition différente.

Ce papier est parfait pour une technique humide, il est parfaitement stable, ne rétrécit pas et accueille tout autant des parties en collages de papier, sans s’étirer ni se déformer. J’ai commencé par un lavis aquarelle très humide, puis touches par touches, la structure de ma « ville imaginaire » s’est construite.

De collage en finitions, une immense ville a pris forme sous mes doigts.

A la fin de l’après-midi, le soleil a fait une apparition et c’est chaussée de bottes en caoutchouc que toute la famille s’est retrouvée en forêt, à sauter dans les flaques en riant. Bientôt Halloween, il me semble en découvrir quelques signes dans les bois : couronnes de baies luisantes,  gouttes de pluies scintillantes qui dansent sur des toiles d’araignées, petit peuple des forêts au chapeau rouge ou vert qui s’éloignent subrepticement à notre arrivée.