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Comment faire une sérigraphie avec l’émulsion photo Speedball ?

Comment faire une sérigraphie avec l’émulsion photo Speedball ?

Vous souhaitez en apprendre plus sur les différentes techniques de sérigraphie ? Dans ce tutoriel, l’artiste néerlandais Michael van Kekem nous explique le processus de création d’une sérigraphie par émulsion photographique à l’aide des produits Diazo de Speedball. Cette gamme est une référence dans ce domaine. En effet, depuis des décennies, la marque Speedball Art a fait de la sérigraphie un de ses sujets d’expertise, et s’est imposée comme un incontournable pour les artistes et amateurs de cette technique d’impression.

Démarrons ce tutoriel par une présentation de l’artiste, artiste et fidèle utilisateur de la gamme de produits Speedball pour la sérigraphie.

Qui est Michael van Kekem ?

Michael van Kekem est un artiste néerlandais, designer, illustrateur et sérigraphe originaire de Rotterdam. À la tête de son studio, il réalise des commandes privées pour de nombreux clients, et enseigne la sérigraphie. Une activité qu’il trouve amusante, chacun l’abordant d’une manière différente, c’est très beau à voir.

Pour cette sérigraphie, l’artiste va utiliser Speedball Photo Emulsion. Le dessin choisi se compose de 5 couches, et s’inspire de la « golden hour », le moment de la journée où le soleil se couche. Un beau moment dans le temps plein de couleurs différentes et où l’artiste aime se promener. Il souhaite faire ressortir le sentiment qu’il éprouve à ce moment là dans sa sérigraphie.

Matériel de base :

Qu’est-ce qu’une émulsion photographique en sérigraphie ?

L’émulsion photographique en sérigraphie est un composant essentiel du processus de création d’une impression sérigraphique. Il s’agit d’un produit chimique sensible à la lumière, photosensible, qui permet la création de pochoirs sur l’écran de sérigraphie.

Dans sa forme de base, il s’agit d’un mélange qui est appliqué sur l’écran de sérigraphie, formant une couche qui durcit lorsqu’elle est exposée à la lumière. Les parties de l’émulsion qui ne sont pas exposées à la lumière restent solubles et peuvent être lavées, créant ainsi le pochoir.

Étape 1, le dessin

Michael van Kekem travaille souvent avec des éléments dessinés et découpés. C’est aussi la méthode retenue pour cette sérigraphie, avec un design très coloré. À ce stade, rien n’est encore fixé, et l’artiste réalise un premier jet avec la possibilité de changer d’avis sur le croquis ou les couleurs utilisées.

Le papier choisi pour cette émulsion photographique est le Speedball Arnhem 1618 avec une tonalité « blanc chaud ». L’artiste opte pour une grande taille car il souhaite réaliser une quinzaine de tirages, dont une douzaine de bons exemplaires. Avant de procéder à l’exposition, le papier sera préparé et à portée de main par mesure de sécurité. Le choix de travailler avec des couleurs variées et éclatantes est un véritable défi !

L’étape suivante consiste à dessiner le croquis sur une grande feuille qui s’adaptera au papier choisi. Il est intéressant de conserver une marge entre le bord du papier et l’impression, pour obtenir un effet de passe-partout après encadrement.

L’idée est de traduire le croquis en différentes couches. Pour cela, une phase d’analyse et de découpe est nécessaire. « Qui peut le plus, peut le moins » est une phrase qui revient souvent à l’esprit de Michael van Kekem au moment de prendre des décisions mais, pour cette impression, il souhaite relever le défi d’avoir plusieurs couches. Cinq couches de bases, et une couche supplémentaire avec un élément dessiné.

Les tailles d’impression définitives ne seront connues qu’après transfert du croquis sur un support plus grand. Alors, les formes seront définies et le découpage pourra être fait dans du papier. D’autres approches pourraient par exemple être la réalisation de dessins linéaires, d’images vectorielles numériques, puis de leur transfert sur de l’acétate. À chaque atelier, l’artiste propose différentes options à ses élèves : papier, carton, ciseaux, marqueurs acryliques, fusains, encre noire, création assistée par ordinateur, etc…

Le travail de Michael van Kekem est souvent reconnaissable par un style de découpe artisanale. Il découpe souvent des formes dans du carton ou des feuilles de papier blanc un peu épaisses. Ici, les cinq parties évoquées plus haut seront découpées dans du papier : une grande forme circulaire, deux éléments à gauche et à droite, et deux autres formes obliques sur le côté inférieur de la sérigraphie.

Il remplira ensuite une feuille d’acétate transparente posée sur la forme circulaire avec un fusain. Tous les éléments sombres seront correctement exposés. C’est un processus qui se déroule parfaitement le plus souvent, mais vous n’êtes pas à l’abri d’une surprise : si vous dessinez trop gris ou trop clair sur l’acétate, il est possible que seules les pièces les plus sombres soient exposées sur l’écran, rendant votre conception différente de ce que vous vouliez.

Maintenant, vérifiez que vous disposez de tous les éléments souhaités. Puis assemblez tous les éléments sur trois grands écrans en vue de l’étape d’exposition, sans oublier de garder une marge entre tous les éléments en raison de l’application des encres lors de l’impression. Le temps d’assemblage est un peu long, mais nécessaire pour travailler de façon propre et ordonnée. Lorsque vous pensez avoir une bonne vue d’ensemble, passez à l’étape suivante.

Étape 2, utilisation de l’émulsion photosensible Diazo

Pour imprimer les formes sur papier, il faut d’abord les transférer sur les écrans. L’artiste fait cela en appliquant une couche photosensible sur l’écran, c’est à dire une émulsion. À l’aide d’une raclette, il va tirer lentement le mélange d’émulsion et de sensibilisateur Speedball sur l’écran, sur une surface suffisamment grande pour accueillir chaque forme.

Il existe différentes écoles et façons d’enduire votre écran de sérigraphie. Michael van Kekem, lui, n’applique qu’une fine couche sur l’écran sec, pour éviter de saturer celui-ci. Si l’émulsion est appliquée en couches trop épaisses, il y a un risque qu’elle n’adhère pas suffisamment au maillage, et des parties se détacheront pendant l’impression ou lors du lavage intermédiaire. L’idéal est d’appliquer l’enduit sur un côté, et de gratter les deux côtés avec la raclette d’enduction. De cette façon, tout l’excédent sera retiré, pour obtenir une couche d’épaisseur optimale.

L’émulsion est sensible à la lumière, et si vous vous trouvez dans un espace très éclairé, assurez-vous de travailler rapidement. Dans un espace sans lumière naturelle, mais avec un éclairage fluorescent, il y a moins de stress à devoir travailler trop rapidement. Dans l’ensemble, la plupart des ateliers qui réalisent ce genre de travaux sont situés dans des sous-sols, des écoles, ou des vieux bâtiments avec peu ou pas de lumière naturelle.

Étape 3, le temps d’exposition

Tous les écrans sont maintenant secs, mais ils sont aussi sensibles à la lumière ! Exposez-les rapidement, à la lumière naturelle ou avec une machine d’exposition. Pour ses créations, le sérigraphe utilise des éléments noirs et blancs. La lampe UV n’exposera pas à travers le papier blanc un peu épais, ou les éléments dessinés en noir.

Attendez que la lampe soit à pleine puissance, et placez votre écran avec le côté creux vers le haut sur vos éléments ou votre design. Il doit être parfaitement à plat pour obtenir un transfert net. Vous pouvez utiliser une pompe à vide, ou un drap sombre pour couvrir l’écran, ainsi que des livres lourds pour couvrir du mieux possible votre écran et obtenir le meilleur transfert possible. Assurez-vous de ne pas exposer votre dessin en miroir !

Après l’exposition, vous verrez une sorte d’image fantôme de votre design dans la couche d’émulsion. C’est un repère pour constater qu’il y a bien eu une réaction à l’exposition. C’est tout à fait normal ! Il faut ensuite laver l’écran pour « ouvrir » toute l’image. Utilisez simplement de l’eau et une éponge propre. Dans le cas où vous utiliseriez de l’eau sous haute pression pour le nettoyage, nous vous recommandons de baisser la pression.

Après le lavage de l’écran de sérigraphie, séchez-le à l’air libre, ou avec un sèche-cheveux pour accélérer le séchage. Vous pourrez alors voir quelles parties de la couche restent humides, et lesquelles deviennent mates. Vous pouvez toucher l’écran avec précaution pour sentir s’il est assez sec. S’il est collant, continuez à sécher. Si l’écran semble encore trop humide, ne le touchez pas car des trous apparaîtront aux endroits que vous avez touchés.

Combien de temps exposer l’émulsion photographique ?

Chaque source lumineuse dispose de sa propre intensité, tout comme une lampe à UV. Michael van Kekem préconise un temps d’exposition entre 8 et 12 minutes selon la source lumineuse choisie.

Étape 4, le choix de l’encre et des couleurs

C’est le moment de choisir si l’on travaille à même les pots, ou si on va mélanger les couleurs en amont. Pour son œuvre, l’artiste souhaite travailler avec des rouges et des jaunes. Son idée est d’utiliser le jaune comme base, puis de le mélanger à différentes nuances. Ainsi, pour chaque couche, les tons de couleurs seront les mêmes. L’œuvre est ainsi plus homogène.

Pour cette sérigraphie, l’idée de l’artiste est d’imprimer la grande forme circulaire en deux couches. La première couche sera la forme elle-même, la deuxième le dessin au fusain. S’agissant de sa représentation du soleil, l’artiste utilisera du jaune. Derrière le soleil, les deux petites formes seront rouges, la plus grande forme sur laquelle reposera le soleil sera bleue, et enfin les formes inférieures également jaunes (idéalement dans le même ton que le soleil).

Astuce : gardez à portée de main une roue chromatique, cela facilitera votre choix si vous n’êtes pas habitué à mélanger des couleurs. C’est en effet une étape spéciale du processus de sérigraphie.

Maintenant, procédez à quelques tests en créant des échantillons de couleurs. Cela vous permettra de vous faire une meilleure idée du résultat de vos mélanges. Pour cela, Michael van Kekem ouvre tous ses pots Speedball et étale un peu d’encre sur le papier qu’il va utiliser, en veillant à étiqueter chaque nuance de jaune pour mieux les distinguer.

Étape 5, l’impression

L’exposition est faite, vos couleurs sont prêtes. La préparation est essentielle dans le processus de sérigraphie. Aussi, assurez-vous que votre espace de travail est propre et le matériel requis est à portée de main. Vous devez être capable de travailler rapidement.

Utilisez un ruban adhésif qui ne laisse pas de traces pour couvrir les parties de l’écran que vous ne souhaitez pas imprimer.

Passons à la première couche ! L’artiste va imprimer la grande forme circulaire, d’abord sur une feuille d’acétate. Cela va vous aider à placer de repères pour réaliser plusieurs tirages consécutifs identiques. Pour ces repères, vous pouvez utiliser du scotch d’électricien par exemple, ou des petits carrés de carton fixés sur la table. Le papier transparent, ou acétate, vous sert à vérifier la position de votre design avant chaque impression. Placez la première feuille de papier en dessous pour créer le premier tirage. Placez-la ensuite sur un séchoir à papier.

Note : attention, ne superposez pas les feuilles les unes sur les autres pour le séchage. Les encres ont besoin de temps et d’air pour sécher. Un séchoir à papier sera idéal pour cela.

Répétez cette étape une quinzaine de fois pour obtenir tout autant de tirages. Vous remarquerez probablement que l’encre commence à passer au travers de l’écran. Vous pouvez essayer de résoudre cela en plaçant du ruban adhésif sur les tâches. Vous pouvez ainsi vous épargner un lavage complet avant que la sérigraphie complète ne soit terminée. L’autre solution serait de boucher ces trous avec de l’émulsion avec un petit pinceau, et de sécher ces tâches pour qu’elles ne se détachent plus lors de l’impression.

Une fois les feuilles de la première couche sèches, vous pouvez imprimer la deuxième couche en répétant ces étapes avec les formes rouges à côté du soleil. Chacune des couches suivantes doit être imprimée autant de fois que la première, soit une quinzaine de fois pour l’œuvre de Michael van Kekem.

Étape 6, les couches supplémentaires

Maintenant, la base de l’impression est sérigraphiée en cinq couches. Deux jaunes, deux rouges, une bleue. D’une idée dans votre carnet à dessin, votre travail a abouti à une œuvre que vous pouvez encadrer et accrocher au mur. Le rendu des couleurs Speedball est intense et met en valeur l’impression.

La structure au fusain créée précédemment va se positionner au dessus du soleil. Pour cela, l’artiste prend un pot d’encre orange, qui possède une base transparente. Comme précédemment, l’artiste va l’imprimer d’abord sur une feuille transparente ou d’acétate, puis l’imprimer en sérigraphie sur l’œuvre finale après le séchage des feuilles. Au moment de la première impression, Michael van Kekem se rend compte que l’encre fonce trop pour le rendu qu’il souhaite obtenir.

C’est tout l’intérêt de garder toutes ses couleurs à portée de main. Il ajoute alors du blanc et du jaune au pot d’encre orange. L’artiste est alors satisfait du rendu de cette dernière impression.

L’avis de Michael van Kekem sur les encres Speedball

« L’intensité des encres est très agréable. Celles-ci prennent vie après avoir séché. Ce que j’ai trouvé agréable avec ces encres, c’est qu’elles conservent bien leur couleur, qu’elles sont faciles et flexibles à imprimer, et que je n’ai pas constaté qu’elles avaient séché sur l’écran. Les écrans que j’ai utilisé sont légers et également très faciles à utiliser. »

Où acheter l’encre Speedball ?

L’encre ainsi que tout le matériel Speedball utilisé pour cette démonstration peuvent être achetés dans les magasins du Géant des Beaux-Arts, ainsi que sur notre boutique en ligne.


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1 commentaire

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  • Merveilleux, personnellement je suis Serigraphe formateur je m’inspire beaucoup du savoir-faire de ce grand maître, ce savoir-faire que j’espère transmettre à mes apprenants, merci

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