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Peinture
L’aquarelle, un modus vivendi entre technique séche et technique humide

L’aquarelle, un modus vivendi entre technique séche et technique humide

L’aquarelle offre une richesse et des possibilités de dégradés incomparables. La façon la plus aisée de maîtriser techniquement les couleurs aquarelles tout en laissant transparaître un style personnel est de combiner les techniques sèches et techniques humides. 

Les réalisations de Waltraut Nawratil sont l’exemple parfait de mélange de techniques sèches et techniques humides. L’artiste intègre les espaces blancs avec maestria dans sa composition et associe subtilement des nuances complexes.

La couleur blanche du papier est une pierre angulaire de l’aquarelle. Il est fondamental de faire entrer habilement le support dans sa création picturale. Les dégradés ne sont pas mis en œuvre par un ajout de couleur blanche mais par une gradation de l’intensité chromatique lors de l’application. Moins la couleur diluée contient de pigments, plus le résultat sera transparent. Le rôle du papier aquarelle est également fondamental. Un papier légèrement jaunâtre (blanc naturel) offrira un rendu des couleurs totalement différent par rapport à un papier blanc pur. Ce paramètre est décisif pour la réussite d’une œuvre.

Vous entrez pleinement dans l’univers de l’aquarelle en ayant à l’esprit le rapport entre le papier, les couleurs et l’eau et le bon équilibre entre ces trois éléments fondamentaux.

L’artiste autrichienne Waltraut Nawratil est une virtuose de cette association entre technique sèche et technique humide. Lorsqu’elle applique les nuances et l’eau sur le papier, elle s’ingénie à atteindre une unité avec les tons clairs et les tons plus sombres. Elle n’utilise ni fluide de masquage ni pochoir pour déterminer les endroits ou le papier doit rester apparent. La vivacité et la spontanéité de ses fleurs réalisées à l’aquarelle montrent bien qu’elle laisse son inspiration la guider pour ces choix. La coexistence de l’ombre et de la lumière autour de ses fleurs est représentée de manière sublime.
Les espaces où la couleur du papier aquarelle a été laissée ont un impact indéniable et confèrent aux motifs de Waltraut Nawratil toute leur originalité.

Cette technique semble compliquée au premier abord. Néanmoins, les artistes révèlent que, plus que la maîtrise technique, l’intuition revêt une importance décisive pour marier les techniques sèches et humides.

technique sèche et humide
Fleurs à l’Aquarelle par Waltraud Nawratil.

Waltraut Nawratil décrit ainsi sa technique :

Dessiner le contour des fleurs avec beaucoup d’eau, peu de couleurs et composer tout de suite un fond léger. Laisser la couleur sécher quelques instants, puis intensifier les contours des fleurs blanches avec la couleur. Souligner les pétales de la fleur et toujours renforcer la nuance, tout en laissant quelques instants de séchage intermédiaires. Pour finir, s’attacher aux contrastes plus foncés et travailler les détails de la fleur sur la couleur sèche.

  1. Réaliser l’esquisse : L’artiste utilise tout d’abord un crayon à papier à la mine tendre. Elle dilue la couleur et utilise un pinceau-traceur pour dessiner les pétales et les contours.
  2. Donner libre cours aux couleurs : La couleur s’écoule légèrement sur le support et vous devez tout de suite utiliser un pinceau large pour l’étendre harmonieusement sur le fond. Néanmoins, elle ne doit surtout pas interférer dans les espaces blancs figurant les fleurs.
  3. La réalisation du fond : Le fond est réalisé avec des nuances claires. Il est nécessaire de laisser des espaces blancs. La couleur est ensuite appliquée progressivement. La couleur doit absolument être sèche à plusieurs endroits pour éviter que les nuances appliquées dessus ne fusionnent avec elle.
  4. Intensifier le fond de couleur : Il est impératif de renforcer le fond par plusieurs couches d’une ou plusieurs couleurs dans le cadre de cette technique. Seul un fond plein de caractère et de profondeur peut faire ressortir la couleur du papier. Veillez bien à ce que la couleur ne pénètre pas dans les espaces blancs représentant les pétales. Les contours doivent rester parfaitement nets.
  5. Apporter la touche finale avec les détails : Cette étape est sans doute la plus délicate. Il s’agit en effet d’accentuer subtilement les pétales les “détails végétaux” à l’aide d’un pinceau-traceur. Les contrastes doivent être parfaitement négociés et ne doivent surtout pas apparaître trop sombres. Lorsque la couleur est presque sèche, l’artiste dessine d’autres détails de la fleur (feuilles, étamine).

 

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