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Rencontre avec l’artiste Isabelle Bourger

Rencontre avec l’artiste Isabelle Bourger

“Isabelle prend en photo ses sujets avant de les peindre. Dès lors s’établit entre le modèle et l’artiste un jeu dont les enjeux sont bien plus profonds qu’une simple technique.” 

Olivier Thirion, la revue « Les Refusés »

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Isabelle Bourger et je me passionne pour la réalisation de portraits au fusain et à l’acrylique. Mais je ne travaille pas que le portrait, loin de là. C’est vrai que j’aime capter l’instant, le regard, l’expression d’une personne. Ma peinture est d’abord un ressenti. Cela ne répond pas à une démarche. Je suis à l’écoute de mes sentiments et de mes impressions.

"Aloïs", 50x50 cm, Isabelle Bourger
“Aloïs”, 50×50 cm, Isabelle Bourger

Depuis quand pratiquez-vous votre art ? Quelles ont été vos motivations ? Etes-vous professionnel ?

Si on parle d’art, ma pratique est finalement assez récente. J’ai toujours dessiné mais de façon décousue et sans quête réelle. Le besoin de dépasser cela, d’aller plus loin dans la démarche, construire autour et avec la pratique picturale, s’est petit à petit imposé à moi jusqu’à occuper une place entière dans ma vie. Dorénavant, chaque pensée me ramène à la peinture.

C’est un processus qui met en jeu la personne dans son entier, physiquement, intellectuellement et émotionnellement. Je crois que c’est seulement à partir de ce moment là que l’on peut se qualifier d’artiste.

"Juste un air de musique", 65x100 cm, Isabelle Bourger
“Juste un air de musique”, 65×100 cm, Isabelle Bourger

Comment organisez-vous votre temps de création ? Avez-vous un atelier ou travaillez-vous chez vous ?

Je suis en fait très mal organisée. Je n’ai aucune discipline et ne cherche pas à m’en imposer. J’ai également une fâcheuse tendance à envahir mon espace que je range en permanence mais qui est toujours aussi encombré.

Je travaille au fond du jardin, dans le garage qui a été transformé en atelier. C’est un lieu que j’adore, avec de très belles lumières, un espace réservé.

"Ophélie", 36x48 cm, Isabelle Bourger
“Ophélie”, 36×48 cm, Isabelle Bourger

Quelle est votre technique préférée ?

Peindre avec les mains ! Je m’essaie régulièrement à diverses techniques et varie les média, mais je reviens immanquablement au dessin, au noir et blanc. Même dans ma peinture, je n’arrive pas à me passer du geste graphique. Je mélange fusain et acrylique, dessin et peinture. Le fusain n’est pas là uniquement pour poser les bases de la composition, il fait partie intégrante du travail. Sa charge pigmentaire apporte la matière noire. L’acrylique fait le reste.

"Axelle", 100x100 cm, premier prix du concours Géant des Beaux-Arts du mois de novembre, thème : noir & blanc
“Axelle”, 100×100 cm, premier prix du concours Géant des Beaux-Arts du mois de novembre, thème : noir & blanc

Pour moi, la couleur est séduisante mais elle véhicule un autre langage.  Le noir et blanc me ramène à l’essentiel. C’est une forme de modelage qui fait moins de bruit que l’éclat des couleurs mais dont l’expression est plus dense et puissante.

"Regarde moi", 65x100 cm, Isabelle Bourger
“Regarde moi”, 65×100 cm, Isabelle Bourger

Où puisez-vous votre inspiration ?

Comme tous les artistes, je fais partie d’un tout. Je m’imprègne de cet univers, je l’observe et je le ressens et je m’en nourris.

Et puis, il y a des jours avec et des jours sans. Des jours où tout se bouscule, où l’on voudrait se lancer avec frénésie dans des expériences simultanées. Et d’autres, où il faut se secouer. Dans ce cas, j’opte souvent pour la contemplation !

"Ugo", 60x80 cm, Isabelle Bourger
“Ugo”, 60×80 cm, Isabelle Bourger

Il y a-t-il des sujets qui vous inspirent particulièrement ? Pourquoi ces thématiques ?

En ce moment, je suis particulièrement investie dans le portrait mais je ne souhaite pas pour autant m’y enfermer. Il y a tant de choses qui peuvent déclencher un élan de création, un mot, un lieu, un sentiment, une impression. Quant à savoir pourquoi une chose vous inspire plus qu’une autre, je n’en connais pas la réponse. Cela relève de l’analyse ! Rire ! Et je laisse cela au professionnel.

Ce qui motive ma création ? Les ombres et les lumières, sans aucun doute, parce que ce sont avec elles que j’arrive à retranscrire une expression ou une atmosphère, des émotions sur lesquelles je n’arrive pas à mettre des mots.

Quand j’observe le monde autour de moi, je suis spontanément attirée par des effets de matière, une patine, les remous de l’eau, l’ombre dans la mousse, l’architecture d’une pellicule de glace craquelée sur le sol, autant de trames que je n’utilise pas encore dans mon travail mais que j’emmagasine. J’aime également les effets de brume, de non dit. Je garde mes photos ratées pour leurs flous non maîtrisés qui suggèrent des univers plutôt que de les décrire. Cela peut sembler surprenant au regard de mon travail actuel, mais c’est mon paradoxe.

J’ai souvent la vision de ce que je voudrais faire mais c’est une autre histoire que de l’obtenir ! Alors il faut chercher et recommencer.

"Fabien", 90x190 cm, Isabelle Bourger
“Fabien”, 90×190 cm, Isabelle Bourger

Quels sont vos artistes préférés ?

J’ai tant d’artistes « préférés » que les citer serait une longue liste à la Prévert : Les gravures de Jacques Callot, les univers carcéraux de Piranese, les écorchés d’Egon Schiele, l’onirisme d’Odilon Redon, les encres de Victor Hugo, le réalisme d’Emile Friant, les autoportraits de Rembrandt, les recherches de Vinci, la pureté de la calligraphie extrême-orientale, l’abstraction de Brancusi, l’humour de Bansky, les personnages d’Enki Bilal, la souffrance d’Otto Dix, les délires de Christo, les encaustiques de Philippe Cognée….

Je salue tous particulièrement ceux qui ont su saisir le mouvement avant que la photographie ne venue pour le décomposer.

"Louis", 120x150 cm, Isabelle Bourger
“Louis”, 120×150 cm, Isabelle Bourger

Vous intéressez-vous à d’autres formes d’art ?

Non, non. Je plaisante évidemment ! J’aimerais en pratiquer d’autres mais il me faudrait plusieurs vies. Tout est source d’intérêt, sans exception. Ce que l’on aime et ce que l’on n’aime pas, mais dans ce cas c’est mieux de savoir pourquoi !

Quels sont vos projets actuels ou à venir ? 

Deux expositions pour ce printemps, dont une que je prépare en binôme avec une photographe, Lucile Nabonnand, qui s’intitule « Conversation dans un boudoir » et dont j’ai hâte de voir le résultat.

Démarcher des galeries, sortir de mes frontières, me confronter à d’autres regards, peindre sur des formats de plus en plus grands, et tester de nouveaux supports. Et surtout, et avant tout, continuer à aimer faire cela !

Retrouvez les œuvres d’Isabelle Bourger sur son portfolio et suivez ses actualités sur sa page Facebook 

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