Rencontre avec Véronique Moreau, artiste touche à tout

Je dessine depuis aussi loin que mes souvenirs peuvent remonter et je peins depuis l’âge de 10 ans. Je me souviens exactement du moment où mon institutrice à l’école primaire nous a détaillé les étapes de la réalisation d’un vase avec des fleurs. Elle nous a enseigné comment rendre l’illusion de la profusion de pétales par simples touches de peinture et comment donner un léger volume sur le contenant avec une simple brillance sur l’un des bords. C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic : je n’ai jamais arrêté d’utiliser mes pinceaux depuis. Ma première exposition remonte à 1994 : je n’avais que 14 ans.
Je suis à mon compte pour la réalisation de mes créations tout en poursuivant mon activité salariée en tant que directrice artistique. Ces deux métiers sont très proches puisqu’ils font tous deux appel au sens créatif.


Comment organisez-vous votre temps de création ? Avez-vous un atelier ou travaillez-vous chez vous ?

Mon temps de travail est un peu décousu : je me consacre à mon activité le soir et le week-end, en fonction des commandes que je reçois.
En phase d’exposition, c’est autre chose : il m’est arrivé de peindre dès le saut du lit avant même d’aller à mon travail tant les choses me tiennent à cœur… c’est une partie de moi que j’expose aux autres donc je suis forcément plus anxieuse à l’idée de dévoiler mon intimité !
Je travaille à mon domicile : je possède un atelier dans mon appartement, me permettant d’allier la création sur ordinateur d’un côté et la peinture et le dessin de l’autre.

Quelle est votre technique préférée ?

Sans aucun doute : la peinture acrylique. Il m’arrive parfois d’y ajouter quelques touches de crayon de couleur ou de feutre blanc avant de relever les contrastes.
Pour les réalisations sur papier sur des sujets très fins, j’utilise des encres diluées avec un mélange d’aquarelle et de crayons.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Ma manière de trouver l’inspiration a récemment changé grâce aux réseaux sociaux.
Avant, j’utilisais les photos de magazines, d’affiches publicitaires, de cartes postales et maintenant, j’avoue que je passe beaucoup de temps sur Pinterest et Instagram afin de me « nourrir » littéralement de visuels, de couleurs, de formes et de motifs.

Il y a-t-il des sujets qui vous inspirent particulièrement ? Pourquoi ces thématiques ?

Je fonctionne par phase (ou période) dans mes thématiques. Entre 2001 et 2003, ma peinture illustrait les marchés flottants thaïlandais. Les années suivantes, je me suis consacrée au Japon et, en particulier, aux geishas. C’est à force de représenter des femmes que j’ai fini par m’essayer à l’autoportrait.
Afin d’obtenir des compositions intéressantes, j’ai collaboré avec plusieurs artistes photographes de ma région. Une fois les photos faites, je les ai « traduites » en peinture. C’est un exercice très difficile de se représenter soi-même mais c’est aussi nécessaire afin de franchir un certain cap dans la création introspective.

Quels sont vos artistes préférés ?

En peinture, j’aime les œuvres de Gustave Caillebotte, Audrey Kawasaki, Erik Jones, Miss Van, Riusuke Fukahori, Francis Bacon, etc.
En illustration, je suis de très près le travail de Benjamin Lacombe, Marie Desbons, Liz Clements… Sans compter les réalisations d’artistes tatoueurs comme Alixtattoo, l’Encre mécanique, Raphael_tiraf…

Vous intéressez-vous à d’autres formes d’art ?

Oui, la musique. Je ne joue d’aucun instrument mais je suis une grande passionnée de « sons » en tous genres.

Quels sont vos projets actuels ou à venir ? (exposition, voyage artistique, résidence…)